Perversion

 Il faut jouer la sexualité contre elle-même : la perversion est notre condition et notre salut.

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Michel Foucault

« Donc, ne pas référer à l’instance du sexe une histoire de la sexualité ; mais montrer comment « le sexe » est sous la dépendance historique de la sexualité. Ne pas placer le sexe du côté du réel, et la sexualité du côté des idées confuses et des illusions ; la sexualité est une figure historique très réelle, et c’est elle qui a suscité comme élément spéculatif, nécessaire à son fonctionnement, la notion du sexe. Ne pas croire qu’en disant oui au sexe, on dit non au pouvoir ; on suit au contraire le fil du dispositif général de sexualité. C’est de l’instance du sexe qu’il faut s’affranchir si, par un retournement tactique des divers mécanismes de la sexualité, on veut faire valoir contre les prises du pouvoir, les corps, les plaisirs, les savoirs, dans leur multiplicité et leur possibilité de résistance. Contre le dispositif de sexualité, le point d’appui de la contre-attaque ne doit pas être le sexe-désir, mais les corps et les plaisirs. »

Histoire de la sexualité ; Tome 1 : la volonté de savoir, Gallimard, 1976

 

 

 

 

5 avril !

Rendez-vous le 5 avril sur la place Wilson à 12h

Pour manger ensemble et faire la fête tout l’après-midi

flyer boum neutre

Sur ce blog, on trouve tous les différents textes d’appel à venir faire la fête pour empêcher le « Jour de colère » le 5 avril, ainsi que le programme de tous les évènements qui se dérouleront dans la semaine du 31 mars au 5 avril (projections, discussions, repas et barbecue aérien !).

On trouve important que toutes les personnes ou collectifs pour qui l’organisation de cette journée a un sens puisse écrire son propre appel ou faire sa propre affiche. Et que les différents textes soient regroupés ici.

Tous les groupes de musique, de théâtre, ou de n’importe quoi qui aimeraient se joindre à l’organisation du samedi après-midi sont plus que bienvenus ! Nous cherchons aussi des jeux, des textes à lire ce jour-ci,…

De la même façon, l’organisation de la semaine de Contre-Attaque est ouverte à d’autres évènements. Si vous avez un lieu pour organiser une projection, un repas ou une discussion, si vous avez connaissance d’un évènement cette semaine-là qui s’inscrit dans cette dynamique, n’hésiter pas à nous écrire.

Vous pouvez nous écrire à :  5avril@riseup.net

Joie et Requiem

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               Depuis un an, les rues se remplissent régulièrement de slogans homophobes, de drapeaux tricolores voire même de spécimens fascistoïdes pour les porter. Le 5 avril, il paraît même qu’ils sont de retour !

Voici donc arrivé le grand moment de

La CONTRE-ATTAQUE

Du 31 mars au 5 avril, bombardement sur Dijon avec des projections, des grandes bouffes collectives, des discussions et des barbecues aériens. Parler du fascisme, des tendances réactionnaires qui nous polluent mais surtout de nos rages. Occuper les rues, les bars, les toits et tout ce qu’on aura sous la main…
Et finir par une grande fête le 5 avril à partir de midi, histoire d’occuper la place Wilson avant qu’elle ne se remplissent de chants nationalistes et de toute la panoplie qui l’accompagne.

Pour nous rejoindre : 5avril@riseup.net

Ça va être leur fête !

Le 26 janvier à Paris, ils étaient des milliers à se rassembler en un « jour de colère ». Un paquet de gens en colère contre le gouvernement grotesque qui nous dirige. Un paquet de gens, dont une partie sans doute écœurés par le vertige libéral, par cette valorisation économique de tout, qui fait qu’un final, plus rien n’a de valeur.

Mais être en colère, ça ne suffit manifestement pas. On peut être très en colère et aussi très con, mais aussi très seul ou encore avoir une vie de merde. On peut même se défouler et que cette vie soit toujours aussi merdique après.

Ils sont en colère, soit. Et de ce mouvement explosif que nous sommes nombreux à ressentir, ils en appellent directement à la froideur, à la rigidité, à la conservation. Un monde prévisible, bien ordonné, où une femme reste à sa place, les étrangers « chez eux » et les flics dans la rue.

Définir ce qui doit être, universellement. Ils en appellent à des lois, toujours plus strictes, et des organes répressifs, toujours plus présents. Et pour cela, bien sur, ils ont infiniment besoin de celui-là même qui cause leur colère : le gouvernement.

La situation actuelle est difficilement compréhensible : d’un côté on n’a jamais été aussi méfiant vis-à-vis des politicards, de l’autre trop rares sont ceux qui croient vraiment qu’on puisse se passer d’eux.
D’ailleurs, ceux qui sont le plus entendus sont souvent ceux qui brillent par la pauvreté de ce qu’ils proposent. À l’image de Dieudonné qui s’indigne contre « le système » et vous incite tout au plus à signer une pétition – antisémite ! À l’image de tous les candidats à toutes les élections qui se renvoient la balle et nous resservent toute sorte d’arguments frelatés et de propositions déjà-vu pour qu’au final tout se répète : la crise, le travail, l’endettement, les flics. À l’image des cathos réacs qui veulent nous enfermer à nouveau dans « la famille », l’école, l’armée… pour nous sauver des méfaits du libéralisme et de la gauche.

Aujourd’hui, il faut que nos vies changent et pas que la politique change.

Il y a une colère qui n’a pas peur de son explosion. Elle est de celle qui brise les portes et les murs pour découvrir ce qui s’y cache. Une colère qui abolit la peur de l’autre, de la rencontre, de l’expérience nouvelle, et de la transformation de ce qui nous entoure et de ce que nous sommes.

Et il est possible qu’en explosant, cette colère emporte avec elle les frontières qui nous séparent, l’ordre moral qui nous conduit et les caméras qui nous surveillent.

Il est possible qu’en explosant, cette colère nous rapproche, nous inspire l’envie de se trouver, de puiser dans le futur, dans le passé, ailleurs, l’inspiration nécessaire à se faire ensemble une vie meilleure.

Cette colère-là se moque bien du gouvernement, car ce qu’elle appelle, nous pouvons le construire nous-même : des espaces et des amitiés sans « identité française », des coups de foudre qui ne font pas bon genre ou encore des initiatives, comme cette fête, qui n’ont besoin de l’accord d’aucune autorité pour nous réunir.

Le 5 avril, alors que le « jour de colère » voudrait de nouveau prendre la rue, nous appelons à une grande fête sauvage. Comme une rencontre de tous ceux qui ne sont pas dans les clous et qui ont la rage contre ceux qui voudraient les y faire entrer.

Retrouvons-nous à midi place Wilson pour un grand repas, et une après-midi de fête et de jeux !